Des exigences plus strictes pour la documentation des prix de transfert en 2025 : les défis à venir pour les multinationales

Publié 18 sept. 2025  | 3 min. de lecture
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    Younes Melhem

La documentation sur les prix de transfert est un enjeu majeur pour les multinationales depuis longtemps. Les exigences (c'est-à-dire les délais de soumission raccourcis) en la matière seront nettement renforcées à partir de 2025. Cela aura un impact sur la stratégie fiscale et la conformité des entreprises concernées. Les délais raccourcis et les nouvelles exigences documentaires imposent aux multinationales de préparer proactivement leur documentation sur les prix de transfert dès 2025. Autrement, il sera difficile de respecter ces délais serrés.

 

De nouveaux défis

Avec la Loi des Finances 2024, les entreprises concernées doivent présenter leur documentation sur les prix de transfert à l’administration fiscale en début de contrôle, ou à défaut dans un délai de 30 jours suivant la réception d’une mise en demeure. Cette échéance concerne à la fois le Fichier Local et le Fichier Principal. Auparavant, le délai était de 60 jours et une demande séparée de l’auditeur externe était nécessaire. De plus, les autorités fiscales peuvent désormais demander la documentation sur les prix de transfert en dehors des audits, par exemple lors d’une procédure d’accord préalable. Les nouvelles échéances s’appliquent aussi aux exercices fiscaux avant 2025. Si l’ordre de contrôle fiscal est émis après le 31 décembre 2024, les entreprises doivent donc toujours avoir une documentation des prix de transfert à jour.

 

Une simplification du processus législatif actuel qui n'en est pas vraiment une

Le Fourth Bureaucracy Relief Act

Transfer pricing practical note

Les entreprises concernées 

Les entreprises appartenant à un groupe international et dont les relations commerciales transfrontalières internes dépassent certains seuils (par exemple, livraisons de biens supérieures à 6 millions d’euros ou services supérieurs à 600 000 euros) doivent établir un Fichier local. 

Pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2024, un Fichier Principal est également nécessaire si  le chiffre d’affaires hors taxes ou le total de l’actif brut d’une entité du groupe (française ou étrangère) dépasse 150 millions d’euros.. Il offre un aperçu complet de la stratégie globale des prix de transfert.  

Reporting pays par pays (CbCR) : De plus, les groupes dont le chiffre d’affaires annuel consolidé dépasse 750 millions d’euros doivent préparer une déclaration pays par pays pour fournir aux autorités fiscales un aperçu détaillé de la répartition mondiale des bénéfices.

 

Les conséquences en cas de non-respect de la législation 

Sans documentation adéquate sur les prix de transfert, les autorités fiscales peuvent estimer les revenus de l’entreprise au détriment du contribuable. Ces estimations peuvent être plus élevées que les revenus déclarés, ce qui présente des risques financiers importants pour l'entreprise. De plus, une pénalité de 0,5 % du montant des transactions concernées, ou de  5 % du montant du redressement fiscal associé à ces transactions, avec un minimum de 50 000 € par exercice contrôlé,

Pour respecter les nouvelles règles, une planification précoce et une collaboration étroite entre les services fiscaux et financiers sont essentielles. Une documentation préparée en temps utile et avec soin est essentielle pour minimiser les risques de non-conformité et garantir le bon déroulement des audits.

 

L’impact de la technologie sur la stratégie fiscale 

Compte tenu de la complexité et de l’ampleur croissantes du scope de la documentation sur les prix de transfert, la digitalisation joue un rôle essentiel. Les logiciels modernes permettent de traiter efficacement de grandes quantités de données, d’automatiser les analyses de prix de transfert si nécessaire, et d’assurer une documentation cohérente. Les entreprises doivent intégrer leurs systèmes de gestion des données fiscales et financières pour répondre aux nouvelles exigences.

Transfer pricing proactive tax planning risk management

Résumé

Les nouvelles exigences en matière de prix de transfert à partir de 2025 posent des défis, mais offrent aussi des opportunités d’optimisation fiscale. Avec une planification précoce, l’utilisation ciblée de la technologie et une étroite collaboration avec des experts fiscaux, les entreprises peuvent assurer leur conformité et réduire les risques financiers.

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    Younes Melhem

    Younes Melhem has been working for several years as a tax consultant in the field of restructuring/reorganisation in the context of M&A projects. He is a member of the supervisory board of a public limited company in Lower Saxony, lecturer at the Haas training programme and author of publications, in particular on reorganisation topics.